Benn aime les artistes

Dans le fatras souvent envahissant de nouveautés, un album, de temps en temps, crée la bonne surprise. C'est le cas du tome 1 de la série « Elmer et moi », intitulé « Le Choix des Moyens » que signe André Benn chez Glénat. Benn, jusqu'alors, était connu pour sa série Mic Mac Adam, où un détective écossais à l'incontournable kilt, menait des enquêtes policières amusantes.

Cette fois, Benn « fait dans le sérieux ». Avec son style très original, il aborde un monde, celui des artistes de music-hall, souvent délaissé par les auteurs de BD. En 1936, à Berlin, Nigel Kimberley le prestidigitateur, va d'échec en échec dans un cabaret mínable d'où il finit par se faire éjecter. Mais entre-temps chez un brocanteur, il a fait la « connaissance » d'Elmer, une curieuse marionnette de ventriloque qui sera désormais le clou de son numéro. De retour à Londres, Elmer et Nigel tentent de gagner le haut de l'affiche avec les difficultés que l'on devine...

Un album très attendrissant que celui-là. Benn, manifestement, aime ce milieu d'artistes parfois minables mais souvent animés d'une foi inébranlable. Beaucoup de charme et de poésie pour le premier album d'une série dont on attend la suite avec impatience...

E. DEFFET dans Nord Eclair du mercredi 19 octobre 1988


ELMER ET MOI, c'est le titre générique d'une nouvelle série que présente également Glénat sous la signature d'André Benn qui nous offre ici un premier tome intitulé LE CHOIX DES MOYENS.

Les moyens de faire éclater... son talent, c'est ce que cherche désespérément le dénommé Nigel Kimberley, illusionniste et ventriloque de son état.

Nous sommes en septembre 36 à Berlin et l'artiste a beau se démener, il n'obtient que des contrats minables dans des salles où il se fait huer par un public qui demande à voir du nichon, plutôt que des petits lapins blancs sortant d'un chapeau. Malgré la présence de Kate, sa compagne qui, elle, a du répondant, Nigel doit se resoudre à admettre la dure réalité : il n'a aucun avenir dans l'illusionnisme. Dès lors, sa décision est prise : il va désormais exploiter ses dons de ventriloque en compagnie d'Elmer une poupée à clavier qui deviendra, dans ses mains, un personnage au cynisme exacerbé. Kate, Nigel et Elmer se retrouvent à Londres pour un nouveau départ. Mais l'avenir passe d'abord par les desiderata d'un étrange impréssario...

Bravo Benn. L'essai est réussi. On attend la suite avec impatience..

Francis Groff dans la Nouvelle Gazette du 10 novembre 1988

 


André Benn abandonne son ineffable détective anglais du début du siècle, Mic Mac Adam, pour nous offrir la superbe histoire- plus tragique - d'un artiste de music hall, Nigel, et de sa marionnette à la fin des années trente. Le premier tome de "Elmer et moi" : "Le Choix des Moyens" est magnifiquement dessiné. On retrouve la patte très particulière de Benn : un dessin facile, léger et très riche cependant.

A ces dons connus, il y ajoute cette fois-ci, son talent de scénariste. Kolossale réussite.

De Berlin, où il est chassé d'un music-hall, à Londres, où il vivote grâce à sa jolie compagne danseuse de cabaret, la poisse lui colle à la peau. Comme il a du talent, il finira par trouver du travail outre-Manche. Mais si étrange et oppressant qu'il lui fera perdre son amour. Puis, il sera chassé de cet emploi là aussi parce qu'il aime trop la liberté. Nigel est sur le carreau. Vivement la suite.

Yvette Granger dans Centre dimanche du 18 décembre 1988


De Berlin, un soir de septembre 1936, à Londres, au mois de janvier de l'année suivante: nous marchons sur les pas de Nigel Kimberley, artiste de cabaret sans succès ; s'il n'avait mis la main sur le petit Elmer, une poupée qui deviendra la moitié de notre ventriloque improvisé. Plus connu pour ses réalisations pour enfants (« Mic Mac Adam » avec Desberg; deux volumes chez Fleurus), Benn nous offre là une véritable histoire d'adultes, pleine de drame et de fureur.

Pas facile, la vie d'artiste de l'avant-guerre, même dans la capitale du cabaret. Son humour un rien trop gras, son caractère irrascible, ses talents imprévisibles ne suffisent pas à l'imposer devant des salles où gronde déjà la colère.

Précise jusqu'au dernier détail, illustrée tout en douceur, l'histoire semble longue à démarrer. Mais comme l'ambiance d'époque est rendue avec une brillante efficacité, c'est tranquille que l'on entre dans le livre pour en sortir sans avoir vu le temps passer, cinquante pages plus tard... Avec comme fil rouge un graphisme à la fois réaliste et expressionniste, plus des dialogues qui mêlent habilement l'humour et les coups de gueule. Après « Le choix des moyens », on attend impatiemment le deuxième tome, déjà annoncé, pour savoir enfin quelles seront « Les règles du jeu »...

J.-B. B. dans 24 Heures des 15 et 16 octobre 1988


L'album du mois: Humour et angoisse

On rit beaucoup moins par contre à la lecture de "Elmer et moi", une histoire imaginée par André Benn. On peut même dire qu'on est plutôt mal à l'aise devant les malheurs qui accablent Nigel Kimberley, victime d'un curieux marché.

Le Courrier picard du 18 octobre 1988


Dessinateur de la série Mic Mac Adam, le Belge Benn mène en solo cette histoire d'un ventriloque plus ou moins raté, qui vivote dans un music-hall berlinois jusqu'au jour où il déniche Elmer, une marionnette inquiétante, avec qui il se rend à Londres. Là, une  femme étrange lui propose un marché qui doit le mener à la réussite. Un album qui laisse présager une suite dramatique...

Pascal Vigneron dans le Berry républicain du 19 octobre 1988


Grâce à André Benn, nous plongeons dans l'univers interlope et équivoque des cabarets  d'avant-guerre : atmosphère, atmosphère! Elmer, c'est une marionnette quelque peu inquiétante. Elle est presque douée de la parole puisque Nigel est ventriloque. De Berlin à Londres. Nigel croit à son talent boudé par le public. Pour arriver, il est prêt à tous les sacrifices. Pauvre Kate...

Alec BESSEC & Jean-Paul TRAVADON dans Ouest France du 28 décembre 1988


Dans le Berlin de 1936, Nigel Kimberley, prestigidateur raté, tente de se recycler en ventriloque. Avec sa poupée à clavier, il aboutit chez une mystérieuse Mme. Taylor qui lui promet de le propulser au firmament des vedettes à condition de couper tout contact avec le monde extérieur... Une époque, une ambiance...

Nadine VANHALLE dans La Vie est nulle sans Bulle du 14 mars 1989


Nigel Kimberley exécute des numéros de ventriloque dans un music-hall de Berlin, sans grand succès. Son amie Kate, une petite danseuse plutôt bien de sa personne, est enceinte. Nigel se trouve au chômage, la galère ! Les voici en route pour Londres où ils espèrent trouver gloire et fortune. Mais de l'autre côté de la Manche tout n'est pas rose et Nigel n'a plus qu'un seul espoir : Elmer, sa marionnotte insolente, en qui il croit. L'étrange Madame Taylor lui propose un curieux marché qui va complètement transformer sa vie.

La Gazette du Val d'Oise


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