André
Benn avait abandonné le personnage de Mic Mac Adam en 1987 après
six albums. De la rencontre entre Desberg et Benn était né ce héros
écossais dont on avait pu suivre les aventures fantastiques
depuis 1978 dans Spirou (plus de 300 pages !). Le
personnage semblait être perdu à jamais. Et pourtant, il nous
revient en septembre 2001 (Les Amants décapités, Dargaud)
avec aux commandes du scénario Luc Brunschwig. Ce dernier n'est
plus à présenter tant Le Pouvoir des Innocents (tome 5 : Sergent
Logan, Delcourt, janvier 2002), série de politique-fiction, a
reçu le succès qu'elle mérite amplement. Il est aussi le scénariste
de Vauriens dont le tome 3 (Justine
des Dieux) très attendu est sorti récemment aux éditions
Delcourt.
Que de mystères...
Les soldats anglais ne sont pas vraiment rassurés après les évènements
qui se sont déroulés. Comment un train entier a-t-il pu dérailler
? Pourquoi les survivants ont-ils été tués ? Ces marais écossais
et le peuple qu'ils cachent sont maudis. Mic Mac arrivent lui
aussi dans ce lieu alors qu'il n'y était plus retourné depuis la
disparition de ses parents il y a presque vingt ans. Une sorte de
délégation arrive au manoir avec perte et fracas. Que veulent
ces gens habillés comme au Moyen Age et s'exprimant dans une
langue inconnue ? Comment repousser le Mal qui a élu domicile
depuis si longtemps dans les marais ?
Le plaisir du retour, et plus avec affinités.
On prend un réel plaisir à lire Les Nouvelles Aventures de
Mic Mac Adam. Benn n'a rien perdu de son dessin si fantastique
et merveilleux aux deux sens de ces termes. Le côté " gros
nez " de ses personnages donne à l'histoire un habillage de
BD pour enfants qui replonge le lecteur plus adulte dans une
certaine nostalgie, ce qui n'enlève rien à la teneur de
l'intrigue. Brunschwig amène tout son talent de conteur. La
narration est maîtrisée et le lecteur n'est jamais perdu entre
les flash-back et les histoires qui se déroulent en parallèles.
Seul inconvénient, le lettrage de cette langue inconnue que parle
le peuple des marais, y compris lorsqu'il s'exprime dans un "
français " approximatif. Si l'idée de départ est bonne et
qu'au début cela ne gêne pas la lecture, au fur et à mesure, on
se lasse de ses lettres alambiquées qui semblent à chaque fois
plus difficiles à déchiffrer. Passer ce détail, c'est une bonne
Bande dessinée à savourer en famille.
Charlotte
Volper sur 85ème
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